En 2015, le pourcentage d’élèves immigrés en France est de 10,4 %. Les inscriptions ainsi que les démarches administratives dans les différents lycées, collèges, écoles primaires sont longues et compliquées. Mais parmi ces «immigrés» qui est un mot bien vaste pour sa définition, tous les cas sont différents. Certains sont des exilés, c’est à dire des personnes contraintes de fuirent leur pays pour survivre (à cause de la guerre, la misère…). D’autres sont des demandeurs d’asile qui pour échapper aux persécutions dont ils sont victimes (liées à leur appartenance religieuse ou leurs opinions politiques par exemple), demandent protection auprès d’un pays d’accueil où ils ont fuit. Si leur demande est acceptée ils obtiennent le statut de “réfugiés”. Si leur demande est déboutée c’est à dire refusée définitivement et qu’ils restent sur le territoire, ils deviennent des “sans papiers”. Mais alors comment toutes ces personnes vivent-elles ce changement, dont les horreurs de la guerre les ont arrachés à leur pays natal en laissant derrière elles leur foyer, leurs amis et pour certaines leur famille ?
C’est le cas de Faten Jahola, 16 ans, élève de seconde au lycée Saint-Exupéry à La Rochelle qui est arrivée en France il y a maintenant trois ans. Cette jeune irakienne venant d’un petit village appelé Moussol, a fui la guerre et la misère de son pays pour immigrer sur le territoire français avec ses parents. La lycéenne (à l’époque collégienne) a dû s’adapter au climat de son nouvel environnement de vie, en apprendre la langue et les habitudes. Laissant derrière elle son passé et sa famille, sa nouvelle vie de française n’a pas toujours été facile. La nostalgie, les souvenirs et les regrets refont surface de temps en temps ainsi que l’impression d’être différente. En effet, pour elle tout est différent ici, la langue, la culture et l’écriture (dans son pays étant de droite à gauche et non pas de gauche à droite comme chez nous) mais aussi le langage mathématique et scientifique. Avec le baccalauréat en vue Faten devra non seulement le passer dans une langue autre que sa langue maternelle mais également dans un langage différent. Les formules mathématiques et l’écriture scientifique sont en effet une difficulté supplémentaire. Parlant aujourd’hui presque six langues (dont deux qu’elle étudie toujours) elle souhaite devenir traductrice du français à l’anglais. Son courage, sa volonté et sa force sont un exemple à suivre pour tous les élèves étrangers, expatriés aux quatre coins du monde. Son parcours de vie a bousculé son adolescence mais n’a fait que la rendre plus forte pour la suite et lui donner les qualités nécessaires pour bien réussir dans la vie. Ceci est un beau message d’espoir à transmettre à tous ces enfants, et toutes ces familles qui par instinct de survie ont dû fuir leur quotidien, leurs habitudes, leurs racines.